Le débat quasi-théologique autour de l’âge légal de départ à la retraite présente toutes les caractéristiques d’un marqueur idéologique. La droite-Medef veut différer le plus possible l’âge de départ, la gauche et les syndicats freinent autant que possible. On est en droit de se demander si l’on sauvera la France, ses équilibres financiers ou ses perspectives de moderniser sa défense en obligeant par exemple les couvreurs de 62 ans à monter sur les toits jusqu’à 64 ans, pour faire court.
Mais l’âge cet âge de départ à la retraite doit-il être vu comme une obligation ou une simple référence ? Partisan de la deuxième option, je vous propose le raisonnement suivant :
La norme proposée par les dispositions actuelle est connue :
nous avons droit à une retraite pleine dès lors que nous avons cotisé 43 ans et que nous avons atteint l’âge de 64 ans. Ce serait le cas d’une personne qui aurait commencé à travailler à 21 ans, arriverait à 64 ans avec 43 années de cotisations. Elle partirait alors à la retraite pour 19 ans en moyenne, vu que l’espérance de vie est de 83 ans, soit 80 ans pour les hommes et 85 pour les femmes. C’est juste un raisonnement, je vous passe les virgules.
Donc, dans les conditions du système actuel, 43 ans de cotisations « achètent » 19 ans de retraite « pleine ».
Partant de ce schéma, celui qui demanderait à partir à 62 ans aurait alors cotisé 2 ans de moins (41 ans) pour une retraite de 2 ans de plus (21 ans). Il suffirait donc d’appliquer à la base de calcul un coefficient combinant deux minorations destinées à prendre en compte : * une moindre cotisation pour la première, * une plus longue durée de la retraite pour la seconde.
Si la même personne a commencé à travailler dès l’âge de 17 ans, son bonus cotisation sera ainsi de 2 ans (+ 4 ans au début, – 2 ans à la fin), et son malus consommation , de 2 ans également. Il aura ainsi « acheté » une anticipation de deux ans en ayant travaillé plus tôt.
Et la pénibilité ? Il est facile de prévoir au terme d’une négociation que certaines professions peuvent permettre d’acquérir par exemple 5 trimestres de cotisation pour une année de travail.
Chacun pourrait partir à la retraite, non pas à un âge légal, mais à l’âge qu’il désire, en toute connaissance de cause sur la minoration / majoration qui lui serait alors applicable. Cette possibilité pourrait, à titre de garde-fou, n’être ouverte qu’à partir du moment où le demandeur aurait atteint le niveau du minimum vieillesse. Une conférence organisée régulièrement ajusterait les différents paramètres en tenant compte de l’évolution de l’équilibre du système.
Conclusion : la question de l’âge de départ ne se poserait plus, se réduisant à un simple élément dans un calcul qui pourrait intégrer la question de la pénibilité. Et tout cela avec les normes actuelles. Il n’y a rien de technique là-dedans : nous sommes bien aujourd’hui en présence d’un débat de nature idéologique.
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